C’est dans ce cadre que l’écrivaine et journaliste indépendante, Marie-Monique Robin auteure de plusieurs ouvrages - dont « le monde de Monsanto » - évoque dans son dernier ouvrage « La fabrique des pandémies » l’impact de l’activité humaine sur la propagation du virus et nous en donne des exemples. Selon elle, la déforestation de la forêt a fait émerger le virus d’Ébola en 1976. D’abord hébergé par le chimpanzé il va se transmettre à l’homme. Un autre exemple, lorsque l’on fragmente une forêt aux Etats Unis pour faire une route notamment, cela fait fuir les prédateurs qui n’ont plus assez d’espace pour vivre, et la souris à patte blanche prolifère, elle qui s’accommode de tous les environnements. Or contrairement aux autres rongeurs elle est infectée de tiques, et devient un agent responsable de la maladie de Lyme.

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   Elle poursuit dans sa pensée. Sur l’origine de la pandémie qui nous touche aurait-on des certitudes sur le rôle du pangolin ou de la chauve-souris ? « On a la certitude absolue que la chauve-souris est à l’origine du coronavirus, ce que l’on ne sait pas, si le virus c’est échappé ou non d’un laboratoire de haute sécurité à Wuhan en Chine qui travaillait sur le coronavirus sur des chauves-souris. Il faut s’attendre dans les années à venir, j’en suis absolument convaincue à différentes pandémies de même ampleur voire plus grave. Ce virus tue moins de 0,1% des gens comparé à Ebola qui dans ses meilleurs jours peut en tuer 80%, il faut agir, s’attaquer aux causes, arrêter d’importer de l’huile de Palme, pour mettre dans nos réservoirs’ utiliser du soja transgénique d’Amérique latine pour nourrir les élevages intensifs européens. Favorisons les circuits courts et aussi rouvrons des lits dans nos hôpitaux pour y traiter les gens à risque. La biodiversité n’est pas seulement un état d’âme pours bobos écolos à vélo, on ne peut dissocier la santé des animaux de celles des humains, agissons, sinon nous allons vers des temps plus difficiles encore » conclue la conférencière. Une mise au point nécessaire mais bien inquiétante.  

Raymond Ardisson